Le projet
La commune de Grand-Champ est un pôle d’appui au développement démographique de la métropole de Vannes, qui connait un fort besoin en logement que l’étalement urbain ne peut plus absorber. C’est donc sur un terrain compliqué que les élus se tournent pour accueillir un urbanisme vertueux : un coteau exposé au nord, enclavé à l’arrière du village et d’une nature délicate. Par sa fraîcheur, ses chemins creux entre les hêtres, son bocage de châtaigniers témoin d’une ruralité encore intacte, ce paysage pittoresque évoque l’imaginaire des légendes bretonnes. La concertation habitante, accompagnée par la sociologue et vidéaste Claire Beauparlant, révèle que ce site, chargé d’une histoire riche et précieuse aux yeux des anciens, devra conserver toutes ses qualités dans le projet de quartier.
Notre réponse
Mêlant intimement les réflexions sur l’architecture et le paysage, le projet définit un urbanisme de courtoisie, qui préserve avant tout le déjà là. Directement accolés au centre ancien, les premiers îlots tiennent une distance respectable avec les habitations riveraines et un gabarit discret, se mêlant aux haies bocagères conservées. Les collectifs s’implantent dans la pente, en peigne pour préserver les vues entre le plateau et le panorama. Toutes les venelles du centre trouvent leur prolongement dans le quartier en formant un réseau de desserte piétonne qui connecte avec la campagne environnante. Tandis que les bosquets remarquables, la ruine et la source moussue sont préservés, à l’écart de toute construction. Pour compléter cet esprit de quartier sensible et ouvert sur son environnement, la voie de contournement prévue en réserve foncière au PLU, qui devait ceinture la ville au risque de l’enfermer derrière cette infrastructure, est abandonnée, transformée en promenade rurale en balcon sur les champs.
L’urbanisme est également courtois avec l’environnement. Le phasage prévoit un remplissage par étapes, au gré des besoins de la programmation, plutôt dense pour le marché actuel, et les prescriptions architecturales sont exigeantes sur la qualité des constructions et leurs performances environnementales. Ce qui fait de cette opération une innovation dans l’offre locale. Cinq ans après le lancement de la zac, ce qui était vu comme un projet trop contraignant, dédaigné par les porteurs de projet, devient aujourd’hui un projet phare et reconnu des acteurs régionaux, où se pressent les opérateurs.
